- appendre
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⇒APPENDRE, verbe trans.I.— Emploi trans., vx, littér. ,,Pendre, suspendre, attacher à une voûte, à des piliers, à une muraille. Il ne se dit guère qu'en parlant des choses que l'on offre, que l'on consacre dans une église, dans un temple, en signe de reconnaissance`` (Ac. 1835-78), ,,en signe de respect ou pour conserver un souvenir``. Appendre des étendards à la voûte d'une église (Ac. 1932) :• 1. ... je considère, comme autant d'ex voto appendus aux chapelles de la beauté par des dames reconnaissantes, les exemplaires de ce tableau qui, dans toutes les parfumeries de Paris, de la province et de l'étranger, mêle l'enseigne, les rues, et même les numéros...MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, p. 834.— P. métaph. :• 2. ... tes vœux appendent des prémicesAu bord de l'Acragas où meuglent les génisses.MORÉAS, Le Pèlerin passionné, 1891, p. 120.— Emploi intrans. Être suspendu; pendre :• 3. Un lit de sangles, quelques chaises de bois blanc, une table de noyer composaient tout l'ameublement de cette sévère demeure, aux cloisons de laquelle appendaient, fanées, les nombreuses couronnes de métal : or, argent et bronze, arrachées à l'enthousiasme populaire et conquises sur tant de rivaux par le roi de la lutte.CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 352.II.— Emploi pronom.A.— Sens réfl. [Le suj. est un animé] :• 4. ... ils ont défilé devant moi, sans que je me sois appendu à leur manteau pour me faire traîner avec eux à la postérité.CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 229.B.— Sens passif. [Le suj. est un inanimé] :• 5. Les villes montent sur les hauteurs, les villages s'appendent aux montagnes, comme l'aire d'un aigle.MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 9.PRONONC. :[
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ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1100 apendre a « appartenir, dépendre » (Roland, éd. Bédier, 2832 : Sire reis, amiralz [...] E Sarraguce e l'onur qu'i apent) — 1752 (Trév.); 2. XIIIe s. « suspendre à qqc. » (Fabl., ms. du R. n° 7615, t. 2, f° 191, v°, 1 ds LA CURNE t. 2 1876 : Le noir escu bendé de nuit Ot Larrecin au col pendu, Et d'une forches apendu), usité au XIVe s. comme terme de chancellerie (GDF. Compl.), spécialisé dep. le XVIe s. au sens de « offrir en hommage, dédier, consacrer à la divinité dans un lieu sacré » (P. DE BRACH, Masquarade du triomphe de Diane ds HUG.).Empr. au lat. appendere, 2 dep. Plaute (Frg. inc., 56 ds TLL s.v., 277, 55), terme de chancellerie en lat. médiév. (ca 1221, Chart. Eichsfeldenses, 214 ds Mittellat. W. s.v., 788, 12); 1 lat. médiév. (965-66, WAMPACH, Echternach, I pars 2 n° 172, p. 270 ds NIERM.).STAT. — Fréq. abs. littér. :13.BBG. — LE ROUX 1752. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 304. — NOTER-LÉC. 1912.appendre [apɑ̃dʀ] v. tr. [CONJUG. pendre. → Rendre.]ÉTYM. XIIIe; « appartenir », 1080, Chanson de Roland; du lat. appendere « suspendre ».❖♦ Vx. Suspendre. ⇒ Suspendre; accrocher, attacher. || S'appendre à qqch., être appendu à qqch. — Au p. p. → cit. 1 et 3.1 Le glaive de Damocle appendu sur ma teste (…)2 J'étais destiné à devenir l'historien de hauts personnages : ils ont défilé devant moi sans que je me sois appendu à leur manteau pour me faire traîner avec eux à la postérité.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, V, t. I, p. 226.3 (…) le grand chemin était neigeux et le givre appendu aux branches des pins.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 132.♦ Suspendre (une chose que l'on offre, consacre, dédie). || Appendre des ex-voto, des trophées, des étendards.♦ Par métaphore :4 Souffrez donc, Mademoiselle, que j'appende aujourd'hui à l'autel de vos charmes l'offrande de ce cœur.Molière, le Malade imaginaire, II, 5.REM. On trouve aussi appendre, v. intr. au sens de « être suspendu ». → Pendre.❖CONTR. Dépendre.DÉR. Appentis. — (Du lat. appendere) Appendice.
Encyclopédie Universelle. 2012.